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[...]R.
 

R. comme rouge, comme respirer, comme rêve, comme rave, comme révolution.

[…] R. propose une exploration chorégraphique expérimentale des liens entre la

respiration, la danse et la révolte, par l’émancipation collective des corps, entre activisme

et free-parties.

Parmi les fumigènes et des centaines de ballons de baudruche, dans un espace étrange

et ambigu, entre les ruines nocturnes d’une fête révolue et les limbes d’une révolte à venir,

deux femmes résistent, luttent, se débattent, entre découragement et asphyxie : l’une

cherche le souffle perdu, l’autre traîne un passé encombrant. Elles se rencontrent,

s’entraident, et tentent progressivement de retrouver l’exultation des corps, l’émancipation

des gestes, la communauté du souffle et des intensités insurgées, alors que les

battements de la musique techno accompagnent les pulsations en deux temps de leurs

corps éprouvant leur limites et les spasmes alternatifs de leur « respiration de combat »

(Franz Fanon).

La culture Rave peut être considéré comme une recherche de l’abolition extatique des

règles et des limites, soit la définition même de la révolte, jusque dans ses implications

mystiques. Les deux performeuses se projettent ainsi progressivement vers cette

conjonction du soulèvement politique et de la transe musicale, de la perte de soi et du

retour aux autres. Les sons qui émanent de leur corps - respirations, essoufflements, rires,

chuchotements, cris - s’articulent aux boucles progressives des BPM et rythment cette

tension précaire vers l’utopie d’un grand corps collectif dansant, jouissant et rêvant. La

performance scénique se juxtapose à la projection d’images d’archives et de faux directs,

dans une confrontation de l’intime et du collectif, de la synchronisation et de l’arythmie, de

la mémoire et du désir, du corps et des images, interrogeant jusque dans son dispositif la

désorientation sensorielle, le surpassement créatif de la violence et la subversion des

limites. 

De la choréopolitique ou du somactivisme théorisé dans les années 70 aux joyeux corps

dansants de Mathilde Caillard et des techno-grévistes actuels, […] R. interroge la

possibilité d’une « armée d’amant·e·s » (Queer Nation) qui mèneraient une révolution

dansée par-delà les frontières, usant de la « tendresse comme vandalisme » (Emma

Bigé), et faisant scintiller ses joyeux et fragiles soulèvements collectifs au sein des ruines

de l’ordre capitaliste. Pour respirer à nouveau : ici et ailleurs, à deux ou à mille, dans les

fluctuations d’énergie, les involutions, les tremblements et les hésitations, par l’attention

mutuelle et l'énergie collective ; au coeur de la nuit ou au bord d’une aube naissante ;

entre le rêve et la rave.

« If I can’t dance

it’s not

my revolution »

Emma Goldman

Mise en scene Marta Pasquetti

Interprpètes Sonia Alcaraz et Giulia Aleandri
Chorégraphie, écriture La Furibunda

Aide chorégraphique Yasmine Lepe
Scénographie Marta Pasquetti
Création son Guillaume Lèglise
Création vidéo et lumiere Nils Houtteman

Costumes Federico Feiroldi

PRODUCTION LA FURIBUNDA

COPRODUCTIONS Institut Français de Paris /

Goethe institut / Culture Move Europe

THÉÂTRE DES 2 RIVES_Charenton-le- pont (94)

AVEC LE SOUTIEN

Institut Français du Chili / CND PANTIN / CENTRE De la marionnette de la fédération Wallonie Bruxelles _ tournai (BL) / Anis gras, le lieu de l'autre_ arcueil (94) / Le silo_ Le Mérévillois (91) / STC_Charenton-le-Pont (94) / LA GÉNÉRALE_Paris(75) / Espacio checoeslovaquia_Santiago de Chile (CL) / Nouveau gare au théâtre_ Vitry sur seine (94)

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